« Ceux qui pratiquent de l’intérêt usuraire ne se tiennent (au jour du jugement dernier)….

1⃣ Allāh ﷻ a dit selon une traduction rapprochée :

“Ceux qui pratiquent de l’intérêt usuraire ne se tiennent (au jour du jugement dernier) que comme se tient celui que le toucher du diable a bouleversé. Cela, parce qu’ils disent : Le commerce est tout à fait comme l’intérêt. Alors qu’Allāh a rendu licite le commerce, et illicite l’intérêt. Celui donc qui cesse dès que lui est venue une exhortation de son Seigneur, peut conserver ce qu’il a acquis auparavant ; et son affaire dépend d’Allāh. MAIS QUICONQUE RÉCIDIVE ALORS LES VOILÀ, LES GENS DU FEU ! ILS Y DEMEURERONT ÉTERNELLEMENT.

ALLĀH ANÉANTIT L’INTÉRÊT USURAIRE ET FAIT FRUCTIFIER LES AUMÔNES. ET ALLĀH N’AIME PAS LE MÉCRÉANT PÉCHEUR.

Sourate 2 : 275.

Malgré ce verset clair, les gens de la sunnah n’ont rendu mécréant celui qui pratique l’intérêt usuraire que s’il le rend licite.

Allāh dit à son messager ﷺ de dire (selon une traduction rapprochée) :

[Je ne puis que transmettre ] une communication et des messages [émanant] d’Allāh. ET QUICONQUE DÉSOBÉIT À ALLĀH ET À SON MESSAGER AURA LE FEU DE L’ENFER POUR Y DEMEURER ÉTERNELLEMENT. Sourate 72 : 23

Malgré cela, les gens de la sunnah n’ont pas rendu mécréant tout celui qui désobéit à Allah et à son messager sans détails.

Allāh dit (traduction rapprochée) :

Et quiconque désobéit à Allah et à son messager, transgresse ses ordres, IL LE FERA ENTRER AU FEU POUR Y DEMEURER ÉTERNELLEMENT. ET CELUI-LÀ AURA UN CHÂTIMENT AVILLISSANT” Sourate 4 : 14

Les savants de la sunnah n’ont pas rendu mécréant tout celui qui désobéit à Allah et à son messager. Ils ont pris en compte le contexte du verset et ce qui est considéré dans ce genre de texte.

Il dit encore :

“Et ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allāh a fait descendre, LES VOILÀ LES MÉCRÉANTS”

Sourate 5 :44

Malgré qu’il est clairement dit mécréant dans ce verset, les gens de la sunnah n’ont pas rendu mécréant celui qui ne juge pas avec ce qu’Allah a fait descendre sans détails. Ce sont les khawārij qui ont pris ce verset dans son sens apparent pour faire le takfîr de tout celui qui juge avec une loi autre que celle d’Allah sans détails.

Allāh dit également :

“Quiconque tue intentionnellement un croyant, sa rétribution alors SERA L’ENFER, POUR Y DEMEURER ÉTERNELLEMENT. ALLAH L’A FRAPPÉ DE SA COLÈRE, L’A MAUDIT ET LUI A PRÉPARÉ UN ÉNORME CHÂTIMENT” Sourate 4 : 93.

Les savants de la sunnah n’ont pas rendu mécréant celui qui tue volontairement un croyant, pourtant ce qui est apparent de ce texte c’est qu’il sera éternellement en enfer si le verset est traduit de manière apparente.

Le cheikh Rabee qu’Allāh le préserve a dit concernant ce verset :

Cette menace est claire concernant l’éternité en enfer pour celui qui tue volontairement (un croyant). De plus, la colère d’Allāh et sa malédiction sont sur lui. Ceux qui rendent mécréant celui qui délaisse la prière doivent obligatoirement le rendre mécréant (c’est à dire celui qui tue volontairement un croyant) car Allāh a jugé de son éternité en enfer or il n’a pas donné un tel jugement sur celui qui délaisse la prière. (Le cheikh veut dire qu’on a aucun texte où Allāh dit que celui qui délaisse la prière ira éternellement en enfer. Donc, si on a pu comprendre d’un tel texte où il est clairement dit “éternellement” qu’il n’est pas question ici d’une grande mécréance pour un croyant qui commettra cet acte, pourquoi il serait impossible de comprendre que les textes qui mentionnent la mécréance de celui qui délaisse la prière ne concernent pas la grande mécréance ou encore concernent la grande mécréance mais qu’il n’est pas question du simple délaissement de la prière qui n’est accompagné d’aucune croyance montrant clairement la mécréance de son auteur ?! Qu’est ce qui est plus clair entre le terme mécréance et éternellement ? ).

2⃣ Le cheikh continu et dit : ajoute à cela, la parole d’Allāh concernant celui qui tue volontairement ” c’est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d’Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. 5 : 32.

Il (Allāh) n’a pas dit une telle chose pour celui qui délaisse la prière.

Source : Les paroles textuelles réfutant les ambiguïtés et les troubles provenant des ḥaddādiyah p.73,74.

2e édition.

N.B : Ce qui est entre parenthèse sont des ajouts de ma part.

Une fois de plus, les savants de la sunnah ont agi avec détails concernant ce genre de texte.

Il y a une grande divergence entre les savants concernant la compréhension du verset 93 de la sourate 4 comme je l’ai évoqué dans les cours sur les fondements de la sunnah de l’imam Aḥmed lorsque j’ai parlé de la question de l’extinction de l’enfer. Cependant, peu importe l’explication qu’on va donner au verset, ou les arguments qu’on va utiliser pour justifier son explication, le résultat sera le même : les savants de la sunnah n’ont pas pris ce texte de manière apparente pour rendre mécréant celui qui commet cet acte parmi les musulmans sans aucun détail, or ce qui est apparent de ce texte c’est qu’il doit demeurer éternellement en enfer même s’il a le tawḥid.

Allāh a dit (traduction rapprochée) :

Et raconte-leur en toute vérité l’histoire des deux fils d’Adam. Les deux offrirent des sacrifices ; celui de l’un fut accepté et celui de l’autre ne le fut pas. Celui-ci dit : je te tuerai sûrement. ALLĀH N’ACCEPTE, DIT L’AUTRE QUE DE LA PART DES PIEUX. Sourate 5 : 27.

Les khawārij se sont basés sur ce verset pour rendre mécréant celui qui commet des grands péchés, en disant : du moment où il n’est pas pieux, Allāh n’accepte donc rien de lui, par conséquent c’est un mécréant. Cependant des savants de la sunnah ont détaillé ce verset en expliquant qu’il s’agit de celui qui n’est pas pieux dans cet acte précis qu’il va faire.

Encore une fois, ils n’ont pas pris ce verset en le comprenant de manière absolue sans détails.

Allāh a dit (traduction rapprochée) :

Bien au contraire ! Ceux qui font le mal et qui se font cerner par leurs péchés, ceux-là sont les gens du feu où ils demeureront éternellement. Sourate 2 : 81

Aucun savant de la sunnah n’a expliqué ce verset de manière apparente sans détails.

Et je pourrai citer plusieurs versets encore qui vont dans le même sens. Mais je crois que ceci suffit en ce qui concerne la parole d’Allāh pour comprendre qu’il ne suffit pas qu’on ait des textes mentionnant des termes à travers lesquels on comprend de manière apparente la mécréance de celui qui commet tel ou tel acte pour déduire qu’il devient forcément mécréant d’une grande mécréance sans détails. Il faut prendre en compte tous les textes sur le sujet et SURTOUT PRENDRE EN CONSIDÉRATION LA RÉALITÉ DE LA GRANDE MÉCRÉANCE CHEZ LES GENS DE LA SUNNAH car là encore malheureusement beaucoup ne comprennent pas.

Dans la sunnah et les ãthār :

◼️Le prophète ﷺ a dit :

Ne redevenez pas MÉCRÉANTS après moi en vous entretuant.

Rapporté par Mouslim (65), Al boukhāri (121), Al nassāi (4142) et bien d’autres.

◼️Il (ﷺ) dit également :

“Tout esclave qui s’enfuit de ses maîtres A MÉCRU jusqu’à ce qu’il revienne”

Rapporté par Mouslim n°68

◼️Il (ﷺ) dit :

Il n y a pas un homme qui s’affilie à un père qui n’est pas le sien tout en ayant connaissance de cela sans QU’IL NE MÉCROIT”

Rapporté par Al boukhâri n°3508, mouslim n°61.

◼️Il (ﷺ) dit :

Ne reniez pas vos pères, quiconque renie son père A COMMIS UNE MÉCRÉANCE”

Rapporté par Al boukhāri n°6768.

◼️Il (ﷺ) dit également :

Insulter un musulman est une perversité, le combattre est UNE MÉCRÉANCE ”

Rapporté par Al boukhāri n°48, mouslim n° 64.

3⃣ Al hâfiẓ Ibn hajar qu’Allah lui fasse miséricorde a dit en expliquant ce ḥadith :

Sa parole “le combattre est une mécréance” si on dit : même si cette parole réfute les mourjia, cependant, ce qui est apparent c’est qu’elle renforce la voie des khawārij qui rendent mécréants ceux qui commettent des péchés. Nous disons en réponse à cela : certes, l’ardeur dans la réfutation à l’innovateur a impliqué cela, les khawārij n’ont pas d’argument dans ce texte car ce qui est apparent de ce texte n’est pas voulu.

Source : fatḥ Al bāri 13/29.

Traduction : Muḥammad Wora.

◼️Le prophète (ﷺ) a dit :

Il y a deux choses qu’on trouve chez les gens qui font partie DE LA MÉCRÉANCE : dénigrer les généalogies et les lamentations sur le mort.

Rapporté par Mouslim n°67.

◼️Il (ﷺ) dit :

Lorsque l’homme pratique la fornication, la foi sort de lui comme si elle était une ombre au-dessus de lui et lorsqu’il s’arrête, la foi retourne à lui.

Rapporté par Abou Dāoud (4690), authentifié par le cheikh Al Albāni.

◼️Abū hūrayra (qu’Allāh l’agrée) a dit :

Celui qui commet la fornication sa foi se sépare de lui. Celui qui fait ensuite des reproches à sa propre personne et revient, alors la foi revient à lui.

Rapporté par Ibn abi chayba dans le livre de la foi n°16, authentifié par le cheikh Al Albāni.

◼️Le prophète (ﷺ) a dit :

Je jure par Allāh il ne croit pas ! je jure par Allāh il ne croit pas ! je jure par Allāh il ne croit pas !

On lui demanda, qui donc ? Ô messager d’Allāh !

Il répondit : celui dont son voisin n’est pas à l’abri de son mal.

Rapporté par Al boukhāri n°6016.

Ainsi que tous les textes où on infirme la foi de certains pécheurs.

◼️Il est également rapporté que le prophète ﷺ a dit :

Celui qui dit à l’autre ô kâfir, l’un des deux A MÉCRU.

Rapporté par l’imām Al boukhāri dans son livre adab al moufrad

n°440 et authentifié par le cheikh Al Albāni.

◼️Il (ﷺ) a dit :

Celui qui jure par autre qu’Allāh A COMMIS LE CHIRK.

Rapporté par Abou Dāoud n°3251 et authentifié par le cheikh Al Albāni, Bin bāz, Al dhahabi, Ibn kathir, Ibn taymyah et bien d’autres.

◼️Il (ﷺ) a dit :

Quiconque se jette du haut d’une montagne pour se tuer sera envoyé en enfer où il ne cessera de dégringoler ÉTERNELLEMENT. Celui qui prend une gorgée de poison pour se tuer gardera son poison pour s’en abreuver en enfer ÉTERNELLEMENT. Celui qui se tue à l’aide d’une lame (ou un fer ou ce qui est semblable) gardera celle-ci dans sa main, il se la plantera dans le ventre en enfer où il restera ÉTERNELLEMENT.

Rapporté par Al boukhāri n°5444, mouslim n°109.

◼️Il (ﷺ) dit parlant des femmes :

On m’a montré l’enfer et j’ai vu que la majorité de ses habitants était des femmes CAR ELLES MÉCROIENT.

On demanda : Elles mécroient en Allah ?

Il répondit : [Non mais] parce qu’elles mécroient (renient) aux bienfaits de leurs époux et les faveurs qu’ils leur font. Tu peux être bienfaisant envers une femme toute ta vie. Il suffit que tu l’a contraries une fois pour qu’elle dise “tu n’as jamais été bienfaisant envers moi”

Rapporté par Al boukhāri n°29.

La mécréance qui est visé ici c’est le reniement, l’ingratitude envers leurs époux et non la grande mécréance.

On voit bien dans ce hadith que le prophète ﷺ a utilisé les termes “elles mécroient” sans expliquer de prime abord ce qu’il a visé, il a fallu qu’on lui demande s’il s’agit d’une mécréance en Allāh pour qu’il explique. Et la question a été posée car on pouvait comprendre qu’il parle de la mécréance en Allah. Ceci montre clairement que ce n’est pas parce que le prophète ﷺ utilise le terme mécréance ou même “a mécru” qu’il vise forcément ce qui fait sortir de l’islam. On constate aussi que dans plusieurs textes le prophète ﷺ utilise le terme “mécréance” ou “a mécru” ou “mécréant” sans expliquer dans le même texte de quelle mécréance parle t-il. Pour comprendre de quelle mécréance il est question, les savants font recours à d’autres textes et aux principes des gens de la sunnah concernant la réalité de la mécréance.

4⃣ Celui qui ne regroupe pas entre ces deux choses là, donnera toujours un jugement qui n’est pas juste sur la mécréance visée par le prophète ﷺ dans certains textes. Il faut impérativement regrouper les textes qui traitent du même sujet afin de savoir s’il s’agit de la grande mécréance ou non et si on arrive pas à savoir alors il faut impérativement faire recours au principe de base chez les gens de la sunnah en ce qui concerne la grande mécréance. Quel est ce principe de base ? C’est celui mentionné par le cheikh Al islām Ibn taymyah qu’Allah lui fasse miséricorde lorsqu’il dit :

Les actes apparents qui sont de la mécréance tels que la prosternation pour les idoles, le fait d’insulter le Messager ﷺ et ce qui est semblable à ce genre de choses, ne sont de la mécréance que parce qu’ils impliquent la mécréance intérieure.”

Source : Majmou’ Al fatâwah tome 14 page 120.

Traduction : Muhammad Wora.

Il n’y a aucune grande mécréance en apparence qui n’a aucun lien avec le cœur. Celui qui dit le contraire a certes dit une fausseté, il a fait un faux pas même si c’est un savant ! La vérité est au dessus de lui. J’ai détaillé ce sujet dans la traduction du livre “les paroles textuelles réfutant les ambiguïtés et les troubles provenant des ḥaddādiyah” (audios n°30, 31, 32, 33, 34) et j’ai réfuté ceux qui se sont trompés sur cette question très importante et qui ont confondu la croyance des gens de la sunnah sur cela à celle des mourjia, et j’ai mentionné les paroles des savants.

Abou Abdirahmān Ṣabri explique que chez les gens de la sunnah il n y a pas de mécréance apparente qui n’implique pas celle intérieure. Il le dit dans son livre “fawā-id mountaqāt” p.37. le livre a été préfacé par le cheikh Al fawzān et le moufti actuel de l’Arabie Saoudite.

Ce principe est donc une grande base qui nous permet de distinguer les actes de grande mécréance de ceux qui ne le sont pas.

En ce qui concerne la foi, le cœur est composé de deux choses qui sont : l’approbation (le fait de reconnaître vrai, de confirmer, de croire véridique) et les œuvres du coeur (l’amour, la crainte, l’espoir, la soumission intérieure, la vénération, la sincérité et ce qui est semblable).

Lorsqu’on déclare quelqu’un de mécréant, on doit forcément trouver l’explication de sa mécréance dans l’une de ces deux choses citées ou dans les deux (l’approbation et les œuvres du cœur).

Toute mécréance qui ne trouve pas son explication dans ces deux choses ou l’une de ces deux choses, sachez alors qu’il ne s’agit pas de la grande mécréance, cela même s’il est dit dans un texte que c’est une mécréance. De même si on a regroupé des textes et qu’on a conclut qu’on est en face d’une grande mécréance mais si cette soit disant mécréance ne trouve pas son explication dans ces deux choses ou dans l’une de ces deux choses, alors sachez qu’on n’est pas en face d’une grande mécréance et cela même si on a dans le texte des termes comme “il sera éternellement en enfer”. Car le fait que cette chose ne trouve pas son explication dans les deux choses citées ou l’une des deux est la preuve claire qu’elle n’est pas de la grande mécréance, donc le texte doit être compris autrement.

Retiens bien cela car cela va t’aider toute ta vie in châ Allāh dans les questions de mécréance. Et si les savants divergent sur une chose, fait-elle partie de la grande mécréance ou non ? Cette règle te permettra de connaitre l’avis juste.

Pour ceux qui ne comprennent pas, qu’ils repartent aux numéros des audios que j’ai mentionnés plus haut.

Et c’est ce principe EN OR qui nous a permis d’avoir encore plus de certitude concernant le jugement de celui qui délaisse la prière.

Les khawārij et les mourjia ce sont aussi égarés dans le chapitre de la foi car ils n’ont pas bien compris ce principe de base.

5⃣ Un frère m’a dit une fois selon le sens de ses propos : Si on dit que la mécréance concernant celui qui délaisse la prière est une petite mécréance, pourquoi alors nous ne disons pas la même chose concernant la parole d’Allāh : ceux qui disent “en vérité, Allāh c’est le messie, fils de Marie ont MÉCRU” 5 : 72.

Le frère a apporté cela comme étant une objection. Ce qui a fait que ce frère apporte cela comme une objection c’est son incompréhension de la réalité de la grande mécréance chez les gens de la sunnah, sinon il n’aurait pas apporté cela.

Celui qui prétend que Issa c’est Allāh, il a démenti la parole d’Allāh et ceci est une grande mécréance par consensus des savants de la sunnah, il a donc un problème dans son approbation. Et si on suppose qu’il prétend qu’il ne croit pas en ce qu’il a dit mais le dit quand même volontairement sans excuse, il a alors un problème dans les œuvres du cœur sans aucun doute, il joue avec la mécréance, celui qui joue avec la mécréance est un mécréant.

En ce qui concerne la grande mécréance en Islam, sachez qu’elle fait sortir de l’islam même si on croit qu’elle est interdite contrairement au péché qui n’a pas atteint le degré de la grande mécréance, on ne sort pas de l’islām pour l’avoir accompli sauf si on le rend licite et cela même si on commet ce péché mille fois ou plus.

Et vous ne trouverez aucun verset du Coran qui parle de la grande mécréance sans que cette mécréance ne trouve son explication dans ce qui est dans le coeur comme approbation ou œuvres du cœur !

Celui qui délaisse la prière par paresse, on ne trouve pas l’explication de sa mécréance intérieure en vérité comme je l’ai détaillé dans les audios cités plus haut. Délaisser la prière par négligence sans renier le caractère obligatoire de la prière ne peut donc pas être de la grande mécréance à moins que le délaissement soit accompagné d’une chose qui montre clairement sa mécréance intérieure comme par exemple le refus ou encore le fait de préférer se faire tuer plutôt qu’accomplir la prière.

Pour terminer cet écrit prolixe, je tiens à réfuter une petite ambiguïté, je l’avais déjà réfutée dans les fondements de la sunnah et dans d’autres audios. Cependant, j’aimerais ajouter un point ici.

Certains disent que le délaissement de la prière par négligence est une grande mécréance car le prophète ﷺ a interdit de combattre les dirigeants sauf si on voit une mécréance claire.

Et dans un autre ḥadith, on lui a demandé si on peut combattre les dirigeants il a dit : Non, tant qu’ils prient.

Certains pensent donc que le délaissement de la prière est une mécréance claire. Ceci est une erreur, tout d’abord nous disons : une mécréance claire ne devrait pas apporter autant de polémiques entre les savants ainsi que des hypothèses fortes au niveau des interprétations concernant les textes sur le sujet. On est donc en face d’une clarté relative, c’est selon vous.

Ensuite nous disons, les savants ont divergé concernant la compréhension de ces textes, il suffit de lire l’explication de l’imam al-nawawi concernant ces aḥādith pour s’en apercevoir.

Mais l’avis que nous trouvons juste, c’est que ces aḥādith parlent de deux choses différentes et non d’une même chose, car si le délaissement de la prière était une grande mécréance sans détails, le prophète ﷺ pouvait se contenter du ḥadith où il dit “sauf si vous voyez une mécréance claire”, étant donné que dans plusieurs aḥādith il dit que le délaissement de la prière est une mécréance. Soit vous dites que tous ces textes où il mentionne que le délaissement de la prière est une mécréance ne sont pas clairs qu’il s’agit d’une grande mécréance, alors vous nous rejoignez dans notre position lorsque nous affirmons cela. Il ne vous restera donc qu’une seule preuve qui est le ḥadith où il dit “non, tant qu’ils prient”. Le débat sera donc sur l’interrogation suivante : Ce ḥadith prouve t-il que le délaissement de la prière est une grande mécréance lorsqu’il est associé au ḥadith où le prophète dit “sauf si vous voyez une mécréance claire” ?

6⃣ Et vous êtes sans ignorer qu’un tel argument n’est pas du tout péremptoire.

Soit vous nous dites que tous les aḥādith où il est fait mention de la mécréance de celui qui délaisse la prière sont clairs. Alors, nous disons : Si tel est le cas, le prophète ﷺ n’avait plus besoin de dire “tant qu’ils prient” car sa parole “sauf si vous voyez une mécréance claire” est suffisante étant donné que le délaissement de la prière est une mécréance claire selon vous.

Ensuite nous disons : Comment comprenez-vous cette parole du prophète ﷺ “non, tant qu’ils prient” ?

Vous comprenez de cette parole que tant que le dirigeant prie, on n’a pas le droit de le combattre même s’il commet une mécréance claire ?! Étant donné que la mécréance ne se limite pas au délaissement de la prière, il y’a plusieurs mécréances or le prophète ﷺ a dit “non, tant qu’ils prient”.

Ce qui est apparent de cette parole, c’est qu’on ne les combat pas tant qu’ils prient peu importe ce qu’ils feront.

Si vous dites non, on doit ajouter à ce ḥadith l’autre ḥadith où il dit “sauf si vous voyez une mécréance claire” nous disons de la même manière que vous ne vous êtes pas limités au ḥadith où il dit : tant qu’ils prient, vous avez ajouté à cela d’autres types de mécréance, de cette même manière nous avons ajouté au ḥadith sauf si vous voyez une mécréance claire, le délaissement de la prière et nous avons compris de la mention du prophète ﷺ qu’il ne parlait pas de la même chose. Il parle de deux choses différentes : La grande mécréance et le délaissement de la prière.

Cela veut dire que le prophète ﷺ veut simplement nous faire savoir qu’on peut combattre le dirigeant pour deux choses. La mécréance claire et le délaissement de la prière car la prière a une particularité que les autres piliers n’ont pas. C’est pourquoi certains savants ont dit qu’on combat le dirigeant s’il commet une mécréance claire OU S’IL DÉLAISSE LA PRIÈRE.

C’est comme lorsqu’Allāh dit :

Dis : Dans ce qui m’a été révélé, je ne trouve d’interdit à aucun mangeur d’en manger SAUF la bête (trouvée) morte, ou le sang qu’on a fait couler, ou la chair de porc car c’est une souillure, ou ce qui, par perversité, a été sacrifié à autre qu’Allāh.

6 : 145.

Les choses interdites à la consommation se limitent à ceux qui ont été citées dans ce verset ?! En vérité non, il y’a eu des ajouts à ce texte, et ce qui a été ajouté est différent de ce qui est cité dans ce texte.

C’est la même chose ici, le prophète ﷺ a ajouté au cas de la grande mécréance claire, le délaissement de la prière. Le délaissement de la prière est différent de la grande mécréance claire. Ce sont deux choses différentes qui impliquent le combat envers le dirigeant.

Le prophète ﷺ n’a jamais dit dans un texte que le délaissement de la prière est une mécréance claire. C’est vous qui déduisez cela, or cette déduction que vous faites n’est pas juste.

Je pourrai encore dire des choses concernant cet argumentaire mais je préfère m’arrêter ici, le texte est déjà assez long comme ça.

Je demande à Allāh de nous accorder la compréhension de sa religion et je m’excuse d’avoir fait un texte prolixe, mais il fallait que je dise certaines choses dans ce même texte.

Muḥammad Wora.

26 de rajab 1442 correspondant au 10 Mars 2021.