Réfutation à l’ambiguïté des Khawārij, des Muʾtazilah et de ceux qui les ont suivis dans leur façon de s’argumenter.
Ils ont dit comme on l’a vu dans les propos du Shaykh al-Islām Ibn Taymiyyah : «les oeuvres font partie de la foi et donc celui qui les délaisse a délaissé une partie de la foi, et si une partie de la foi disparait alors c’est toute la foi qui disparait car la foi ne se morcelle pas.»
(Majmuʾ al-Fatāwah 13/48).
Avant de mentionner la réfutation du Shaykh al-Islām Ibn Taymiyyah concernant cette ambiguïté, il faut d’abord avoir à l’esprit que la foi est une chose composée, elle est composée de paroles (parole du coeur et de la langue) et d’actes (actes du coeur et des membres apparents). Donc on parle bien ici d’une chose composée.
Le Shaykh al-Islām Ibn Taymiyyah réfute l’ambiguïté des Khawārij et des Muʾtazilah en disant ceci :
«La question peut être traitée sous deux angles :
– Premièrement, les branches de la foi sont-elles inéluctablement liées par rapport à la disparition ? (C’est-à-dire si l’une des branches disparaît ou quelques branches, c’est toute la foi qui disparait ?).
– Deuxièmement, sont-elles inéluctablement liées par rapport à l’existence ? (C’est-à-dire la présence de certaines branches implique-t-elle nécessairement la présence des autres branches ?).
Quant à la première question, il faut savoir que la réalité qui regroupe plusieurs choses, que cela soit sur des entités ou des attributs, si certaines de ces choses disparaissent, il se peut que le reste des choses disparaisse, il se peut qu’il ne disparaisse pas. La disparition de certaines choses qui étaient regroupées n’implique pas forcément la disparition de ce qui reste, qu’on les appelle des choses composées ou constituées ou qu’on donne d’autres appellations. La disparition de certaines parties n’implique pas forcément la disparition de la partie restante. Et ce qu’ils ont cité comme exemple tel que le chiffre dix et le Sakanjabīn (boisson composée d’une chose acide et d’une chose sucrée) cadre avec cela, car si on retire un du chiffre dix, cela n’implique pas la disparition du chiffre neuf qui reste, il se peut que neuf demeure. Si une des deux parties composées disparaît, cela n’implique pas la disparition de l’autre partie. Cependant, ce qu’ils disent au trop, c’est que la forme rassemblée a disparu, l’image rassemblée a disparu et le nom que méritait cette forme à cause de son rassemblement et sa composition a disparu de la même manière que le nom dix et Sakanjabīn disparaissent. Nous disons donc ceci, quant au fait de dire que cette chose composée n’est plus composée comme elle était auparavant, aucun doué de raison n’a contredit cela. Aucun doué de raison ne peut prétendre que la foi, la prière, le Ḥajj ou autre chose parmi les adorations qui renferment plusieurs choses, si certaines de ces choses disparaissent, cette constitution regroupée demeure comme elle était avant la disparition de ces choses. Personne ne dit que si une partie de l’arbre ou d’une demeure disparaît, l’arbre ou la demeure garde toujours son aspect rassemblé. Personne ne prétend également que si certains membres de l’homme ou autre parmi les êtres vivants disparaissent, il demeure toujours constitué comme il était auparavant. Tel que le prophète ﷺ l’a dit : « tout enfant naît dans la Fitrah, ses parents font de lui un juif, un chrétien ou un Majūs, de même que les bêtes mettent au monde des bêtes parfaitement constituées, les voyez-vous démembrées ?». La créature qui est parfaitement constituée n’est plus parfaitement constituée après l’amputation d’un membre, cependant, cela n’implique pas la disparition du reste des membres.
Quant à la disparition du nom, nous leur disons :
– Premièrement, ceci n’est qu’un problème de termes si on suppose que la foi comprend des parties et des branches comme l’a dit le prophète ﷺ le Ḥadīth rapporté par al-Bukhārī et Muslim : «la foi comporte soixante dix et quelques branches, la plus haute de ces branches est la parole il n’y a aucune divinité digne d’adoration en dehors d’Allāh et la plus basse est le fait d’ôter du chemin ce qui peut nuire, et la pudeur fait partie de la foi.» De la même manière que la prière et le Ḥajj ont des parties et des branches, la disparition d’une des branches n’implique pas la disparition de ce qui reste. La disparition de certaines parties du Ḥajj et de la prière n’implique pas la disparition du reste des parties. DONC, LEUR PRÉTENTION SELON LAQUELLE LA DISPARITION DE CERTAINES CHOSES FAISANT PARTIE D’UNE CHOSE COMPOSÉE IMPLIQUE LA DISPARITION DES CHOSES RESTANTES N’EST PAS JUSTE. On n’en disconvient pas qu’il ne reste que certaines parties et non toutes les parties et que la forme complétement rassemblée n’est plus comme elle était auparavant.»
Ndt : (Ibn Taymiyyah ici a terminé de réfuter leur ambiguïté disant que si certaines parties de la foi manquent c’est toute la foi qui est annulée, et ça réfute en même temps ceux qui prennent le même argument en disant que comme les actes apparents font partie de la foi, leur disparition implique forcément la disparition de toute la foi, donc même ce qui reste. Ensuite le Shaykh al-Islām va maintenant réfuter l’ambiguïté au sujet de l’appellation. L’appellation foi peut-elle demeurer malgré la disparition de certaines parties qui font qu’elle n’est pas complète ?)
Le Shaykh al-Islām continue et dit : «la divergence reste maintenant sur un point : EST-CE QUE LE NOM DISPARAÎT PAR LA DISPARITION DE CERTAINES PARTIES ? NOUS LEUR DISONS QUE LES CHOSES COMPOSÉES SONT DE DEUX CATÉGORIES :
CELLES DONT LA COMPOSITION EST UNE CONDITION AFIN QUE LE NOM SOIT APPLIQUÉ ET CELLES DONT LA COMPOSITION N’EST PAS DU TOUT UNE CONDITION POUR QUE LE NOM SOIT APPLIQUÉ. Pour le premier cas, nous avons par exemple l’appellation dix, de même que l’appellation Sakanjabīn. Et nous avons des choses dont le nom demeure malgré la disparition de certaines parties. Et toutes les choses composées dont les parties se ressemblent sont ainsi, de même que beaucoup de choses dont les parties sont différentes. Certes, ce qu’on mesure et pèse qui est appelé blé garde son appellation blé même après la diminution d’une partie de celui-ci, de même que le sable, l’eau et ce qui est semblable. De même le terme adoration, obéissance, le bien, la récompense, la bienfaisance, l’aumône, la science et ce qui est semblable à cela dont plusieurs choses sont incluses. On donne l’appellation à ce qui est en petite et en grande quantité lorsque certaines parties disparaissent et que d’autres demeurent. De même que le terme Qurʾān, il est appliqué à une partie du Qurʾān et à tout le Qurʾān. Si Allāh avait fait descendre du Qurʾān plus que ce qu’il a fait descendre, on l’aurait toujours appelé Qurʾān. Certains anciens livres ont été appelés Qurʾān comme le prophète ﷺ a dit : « on a allégé le Qurʾān pour Dāwūd.» De même que le terme parole, dialectique et ce qui est semblable. On garde l’appellation sur ce qui est peu de cela et beaucoup.
De même pour le terme Dhikr, invocation ainsi que pour le terme montagne, même si elle perd beaucoup de ses parties. La mer, le fleuve gardent leur appellation, même si des parties sont retirées. De même la ville, la demeure, le village, la mosquée et ce qui est semblable. Le nom est appliqué lorsque la chose est complètement constituée puis lorsque beaucoup de ses parties diminuent, le nom demeure.
De même certains noms tels que Zayd, ʿAmr, ça englobe une chose constituée, puis certaines parties disparaissent mais le nom demeure.
DE CE FAIT, SI LES CHOSES COMPOSÉES SONT DE DEUX CATÉGORIES, D’AILLEURS LA PLUPART DES CHOSES COMPOSÉES SONT DE CETTE CATÉGORIE, LEUR PAROLE DISANT QUE SI UNE PARTIE DISPARAÎT, LE NOM DOIT FORCÉMENT DISPARAÎTRE N’EST PAS JUSTE SI LE NOM PEUT DEMEURER AVEC L’AUTRE PARTIE RESTANTE. ET C’EST CONNU QUE LE NOM “FOI” EST DE CETTE CATÉGORIE. Certes le prophète ﷺ a dit : « la foi comporte soixante dix et quelques branches, la plus haute branche est la parole il n’y a aucune divinité digne d’adoration en dehors d’Allāh et la plus basse est le fait d’ôter ce qui peut nuire sur le chemin, et la pudeur fait partie de la foi.» Or ce qui est connu c’est que si le fait d’ôter ce qui peut nuire sur le chemin et ce qui est semblable à cet acte disparaissent (c’est-à-dire que si la personne ne fait pas cela) le nom foi ne disparaît pas. C’est confirmé dans al-Bukhārī et Muslim que le prophète a dit : «sortira de l’enfer quiconque aura dans son cœur le poids d’un grain de foi.» Le prophète ﷺ a donc informé que la foi se morcelle, certaines parties demeurent et que ceci fait toujours partie de la “foi”. On a donc su à travers cela qu’une partie de la foi peut disparaître, et une autre partie peut demeurer présente. CECI REND CADUQUE LEUR FAUSSE POSITION ET CELA CLARIFIE QUE LE NOM “FOI” EST COMME LE NOM QURʾĀN, PRIÈRE, ḤAJJ ET CE QUI EST SEMBLABLE.Source : Majmuʾ al-Fatāwah 7/315Traduit par Muḥammad Wora.
NB : Tout ce qui est entre parenthèse sont des ajouts de ma part afin de rendre le texte plus clair, je ne les ai pas mis en annotation pour éviter que le texte soit prolixe, déjà qu’il est long.
Qu’Allāh fasse miséricorde au Shaykh al-Islām Ibn Taymiyyah, je n’ai vu aucun savant réfuter cette ambiguïté des Khawārij et des Muʾtazilah comme l’a fait Ibn Taymiyyah. Ceux qui s’acharnent sur les savants qui n’ont pas rendu mécréant celui qui délaisse les actes apparents en prétendant qu’il est impossible qu’on confirme la foi de ce dernier sous prétexte que la foi est parole et acte doivent bien lire cette réfutation du Shaykh al-Islām. Pourtant le Shaykh al-Islām rend mécréant celui qui délaisse les actes apparents, car pour lui celui qui délaisse la prière est mécréant. Cependant, cette réfutation du Shaykh al-Islām Ibn Taymiyyah est valable aussi pour tous ceux qui utilisent la même façon de s’argumenter ici. Ils accusent certains savants d’Irjāʾ, qui pourtant confirment que la foi est composée de paroles et d’actes parce qu’ils n’ont pas rendu mécréant celui qui délaisse les actes apparents par négligence comme si ces savants-là n’avaient pas compris que la foi est composée de paroles et d’actes, ce sont eux seulement qui ont compris cela. La contradiction dont tu parles est dans ta tête, car en réalité, ces savants-là n’ont pas vu qu’ils ont contredit la définition de la foi. Le prophète ﷺ a appelé la prière foi, il a appelé la Zakāh foi, de même qu’il a appelé le jeûne foi dans le Ḥadīth de Wafd abdil Qays. Cela veut-il dire que la foi chez le prophète ﷺ c’est uniquement la prière, la Zakāh et le jeûne ?! Si pour certains savants celui qui a la croyance, les actes du cœur et qui prononce l’attestation de foi a la foi, s’ils confirment que ce dernier a la foi, mais la base de la foi pas la foi complète et qu’il a commis des grands péchés, cela veut-il dire que la foi chez eux c’est seulement la croyance, les actes du cœur et l’attestation de foi ?! Lorsque vous confirmez la foi de celui qui délaisse tous les actes apparents en dehors de la prière, cela veut-il dire que la foi chez vous c’est uniquement la croyance, l’attestation de foi, les actes du cœur et la prière ?!
Et ce qui a poussé ces savants-là à soutenir cette position ce sont les arguments, ils n’ont vu aucune preuve claire justifiant la mécréance de celui qui délaisse les actes apparents par négligence. Vous avez confondu la croyance des Murjiʾah qui voient que celui qui délaisse les actes apparents sa foi est complète à la croyance de ces nobles imām.
Si parce qu’ils sont d’accord avec les Murjiʾah sur la non mécréance de celui qui délaisse les actes apparents, cela fait d’eux des Murjiʾah ou des gens qui sont dans l’Irjāʾ alors le fait que vous soyez d’accord avec les Khawārij sur la mécréance de celui qui délaisse les actes apparents fait également de vous des Khawārij ou des gens qui ont la croyance des Khawārij selon votre argumentaire.
Muḥammad Wora.
قال شيخ الإسلام ابن تيمية رحمه الله -: الْكَلَامُ فِي “طَرَفَيْنِ”.
أَحَدُهُمَا: أَنَّ شُعَبَ الْإِيمَانِ هَلْ هِيَ مُتَلَازِمَةٌ فِي الِانْتِفَاءِ؟ وَالثَّانِي: هَلْ هِيَ مُتَلَازِمَةٌ فِي الثُّبُوتِ؟ أَمَّا “الْأَوَّلُ” فَإِنَّ الْحَقِيقَةَ الْجَامِعَةَ لِأُمُور سَوَاءٌ كَانَتْ فِي الْأَعْيَانِ أَوْ الْأَعْرَاضِ، إذَا زَالَ بَعْضُ تِلْكَ الْأُمُورِ فَقَدْ يَزُولُ سَائِرُهَا وَقَدْ لَا يَزُولُ وَلَا يَلْزَمُ مِنْ زَوَالِ بَعْضِ الْأُمُورِ الْمُجْتَمِعَةِ زَوَالُ سَائِرِهَا وَسَوَاءٌ سُمِّيَتْ مُرَكَّبَةً أَوْ مُؤَلَّفَةً أَوْ غَيْرَ ذَلِكَ، لَا يَلْزَمُ مِنْ زَوَالِ بَعْضِ الْأَجْزَاءِ زَوَالُ سَائِرِهَا.
وَمَا مَثَّلُوا بِهِ مِنْ الْعَشَرَةِ والسكنجبين مُطَابِقٌ لِذَلِكَ فَإِنَّ الْوَاحِدَ مِنْ الْعَشَرَةِ إذَا زَالَ لَمْ يَلْزَمْ زَوَالُ التِّسْعَةِ بَلْ قَدْ تَبْقَى التِّسْعَةُ فَإِذَا زَالَ أَحَدُ جُزْأَيْ الْمُرَكَّبِ لَا يَلْزَمُ زَوَالُ الْجُزْءِ الْآخَرِ؛ لَكِنَّ أَكْثَرَ مَا يَقُولُونَ زَالَتْ الصُّورَةُ الْمُجْتَمِعَةُ وَزَالَتْ الْهَيْئَةُ الِاجْتِمَاعِيَّةُ وَزَالَ ذَلِكَ الِاسْمُ الَّذِي اسْتَحَقَّتْهُ الْهَيْئَةُ بِذَلِكَ الِاجْتِمَاعِ وَالتَّرْكِيبِ كَمَا يَزُولُ اسْمُ الْعَشَرَةِ والسكنجبين. فَيُقَالُ: أَمَّا كَوْنُ ذَلِكَ الْمُجْتَمَعِ الْمُرَكَّبِ مَا بَقِيَ عَلَى تَرْكِيبِهِ فَهَذَا لَا يُنَازِعُ فِيهِ عَاقِلٌ وَلَا يَدَّعِي عَاقِلٌ أَنَّ الْإِيمَانَ أَوْ الصَّلَاةَ أَوْ الْحَجَّ أَوْ غَيْرَ ذَلِكَ مِنْ الْعِبَادَاتِ الْمُتَنَاوِلَةِ لِأُمُورِ إذَا زَالَ بَعْضُهَا بَقِيَ ذَلِكَ الْمُجْتَمَعُ الْمُرَكَّبُ كَمَا كَانَ قَبْلَ زَوَالِ بَعْضِهِ وَلَا يَقُولُ أَحَدٌ: إنَّ الشَّجَرَةَ أَوْ الدَّارَ إذَا زَالَ بَعْضُهَا بَقِيَتْ مُجْتَمِعَةً كَمَا كَانَتْ وَلَا أَنَّ الْإِنْسَانَ أَوْ غَيْرَهُ مِنْ الْحَيَوَانِ إذَا زَالَ بَعْضُ أَعْضَائِهِ بَقِيَ مَجْمُوعًا. كَمَا قَالَ النَّبِيُّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ {كُلُّ مَوْلُودٍ يُولَدُ عَلَى الْفِطْرَةِ فَأَبَوَاهُ يُهَوِّدَانِهِ أَوْ يُنَصِّرَانِهِ أَوْ يُمَجِّسَانِهِ كَمَا تُنْتِجُ الْبَهِيمَةُ بَهِيمَةً جَمْعَاءَ هَلْ تُحِسُّونَ فِيهَا مِنْ جَدْعَاءَ} فَالْمُجْتَمِعَةُ الْخَلْقِ بَعْدَ الْجَدْعِ لَا تَبْقَى مُجْتَمِعَةً وَلَكِنْ لَا يَلْزَمُ زَوَالُ بَقِيَّةِ الْأَجْزَاءِ.
وَأَمَّا زَوَالُ الِاسْمِ فَيُقَالُ لَهُمْ هَذَا: “أَوَّلًا” بَحْثٌ لَفْظِيٌّ إذَا قُدِّرَ أَنَّ الْإِيمَانَ لَهُ أَبْعَادٌ وَشُعَبٌ؛ كَمَا قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ فِي الْحَدِيثِ الْمُتَّفَقِ عَلَيْهِ : { الْإِيمَانُ بِضْعٌ وَسَبْعُونَ شُعْبَةً أَعْلَاهَا قَوْلُ : لَا إلَهَ إلَّا اللَّهُ وَأَدْنَاهَا إمَاطَةُ الْأَذَى عَنْ الطَّرِيقِ وَالْحَيَاءُ شُعْبَةٌ مِنْ الْإِيمَانِ } كَمَا أَنَّ الصَّلَاةَ وَالْحَجَّ لَهُ أَجْزَاءٌ وَشُعَبٌ وَلَا يَلْزَمُ مِنْ زَوَالِ شُعْبَةٍ مِنْ شُعَبِهِ زَوَالُ سَائِرِ الْأَجْزَاءِ وَالشُّعَبِ؛ كَمَا لَا يَلْزَمُ مِنْ زَوَالِ بَعْضِ أَجْزَاءِ الْحَجِّ وَالصَّلَاةِ زَوَالُ سَائِرِ الْأَجْزَاءِ. فَدَعْوَاهُمْ أَنَّهُ إذَا زَالَ بَعْضُ الْمُرَكَّبِ زَالَ الْبَعْضُ الْآخَرُ لَيْسَ بِصَوَابِ وَنَحْنُ نُسَلِّمُ لَهُمْ أَنَّهُ مَا بَقِيَ إلَّا بَعْضُهُ لَا كُلُّهُ وَأَنَّ الْهَيْئَةَ الِاجْتِمَاعِيَّةَ مَا بَقِيَتْ كَمَا كَانَتْ. يَبْقَى النِّزَاعُ هَلْ يَلْزَمُ زَوَالُ الِاسْمِ بِزَوَالِ بَعْضِ الْأَجْزَاءِ؟ فَيُقَالُ لَهُمْ : الْمُرَكَّبَاتُ فِي ذَلِكَ عَلَى وَجْهَيْنِ:
مِنْهَا : مَا يَكُونُ التَّرْكِيبُ شَرْطًا فِي إطْلَاقِ الِاسْمِ وَمِنْهَا : مَا لَا يَكُونُ كَذَلِكَ، فَالْأَوَّلُ كَاسْمِ الْعَشَرَةِ وَكَذَلِكَ السكنجبين وَمِنْهَا مَا يَبْقَى الِاسْمُ بَعْدَ زَوَالِ بَعْضِ الْأَجْزَاءِ؛ وَجَمِيعُ الْمُرَكَّبَاتِ الْمُتَشَابِهَةِ الْأَجْزَاءِ مِنْ هَذَا الْبَابِ وَكَذَلِكَ كَثِيرٌ مِنْ الْمُخْتَلِفَةِ الْأَجْزَاءِ فَإِنَّ الْمَكِيلَاتِ وَالْمَوْزُونَاتِ تُسَمَّى حِنْطَةً وَهِيَ بَعْدَ النَّقْصِ حِنْطَةٌ وَكَذَلِكَ التُّرَابُ وَالْمَاءُ وَنَحْوُ ذَلِكَ. وَكَذَلِكَ لَفْظُ الْعِبَادَةِ وَالطَّاعَةِ وَالْخَيْرِ وَالْحَسَنَةِ وَالْإِحْسَانِ وَالصَّدَقَةِ وَالْعِلْمِ وَنَحْوِ ذَلِكَ مِمَّا يَدْخُلُ فِيهِ أُمُورٌ كَثِيرَةٌ يُطْلَقُ الِاسْمُ عَلَيْهَا قَلِيلُهَا وَكَثِيرُهَا وَعِنْدَ زَوَالِ بَعْضِ الْأَجْزَاءِ وَبَقَاءِ بَعْضٍ وَكَذَلِكَ لَفْظُ ” الْقُرْآنِ” فَيُقَالُ عَلَى جَمِيعِهِ وَعَلَى بَعْضِهِ وَلَوْ نَزَلَ قُرْآنٌ أَكْثَرُ مِنْ هَذَا لَسُمِّيَ قُرْآنًا وَقَدْ تُسَمَّى الْكُتُبُ الْقَدِيمَةُ قُرْآنًا كَمَا قَالَ النبي صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ { خُفِّفَ عَلَى داود الْقُرْآنُ } وَكَذَلِكَ لَفْظُ الْقَوْلِ وَالْكَلَامِ وَالْمَنْطِقِ وَنَحْوِ ذَلِكَ يَقَعُ عَلَى الْقَلِيلِ مِنْ ذَلِكَ وَعَلَى الْكَثِيرِ . وَكَذَلِكَ لَفْظُ الذِّكْرِ وَالدُّعَاءِ يُقَالُ لِلْقَلِيلِ وَالْكَثِيرِ وَكَذَلِكَ لَفْظُ الْجَبَلِ يُقَالُ عَلَى الْجَبَلِ وَإِنْ ذَهَبَ مِنْهُ أَجْزَاءٌ كَثِيرَةٌ. وَلَفْظُ الْبَحْرِ وَالنَّهْرِ يُقَالُ عَلَيْهِ وَإِنْ نَقَصَتْ أَجْزَاؤُهُ وَكَذَلِكَ الْمَدِينَةُ وَالدَّارُ وَالْقَرْيَةُ وَالْمَسْجِدُ وَنَحْوُ ذَلِكَ يُقَالُ عَلَى الْجُمْلَةِ الْمُجْتَمِعَةِ ثُمَّ يَنْقُصُ كَثِيرٌ مِنْ أَجْزَائِهَا وَالِاسْمُ بَاقٍ وَكَذَلِكَ أَسْمَاءُ الْحَيَوَانِ وَالنَّبَاتِ كَلَفْظِ الشَّجَرَةِ يُقَالُ عَلَى جُمْلَتِهَا فَيَدْخُلُ فِيهَا الْأَغْصَانُ وَغَيْرُهَا ثُمَّ يُقْطَعُ مِنْهَا مَا يُقْطَعُ وَالِاسْمُ بَاقٍ وَكَذَلِكَ لَفْظُ الْإِنْسَانِ وَالْفَرَسِ وَالْحِمَارِ يُقَالُ عَلَى الْحَيَوَانِ الْمُجْتَمِعِ الْخَلْقِ ثُمَّ يَذْهَبُ كَثِيرٌ مِنْ أَعْضَائِهِ وَالِاسْمُ بَاقٍ وَكَذَلِكَ أَسْمَاءُ بَعْضِ الْأَعْلَامِ: كَزَيْدِ وَعَمْرٍو يَتَنَاوَلُ الْجُمْلَةَ الْمُجْتَمِعَةَ ثُمَّ يَزُولُ بَعْضُ أَجْزَائِهَا وَالِاسْمُ بَاقٍ. وَإِذَا كَانَتْ الْمُرَكَّبَاتُ عَلَى نَوْعَيْنِ بَلْ غَالِبُهَا مِنْ هَذَا النَّوْعِ لَمْ يَصِحَّ قَوْلُهُمْ إنَّهُ إذَا زَالَ جُزْؤُهُ لَزِمَ أَنْ يَزُولَ الِاسْمُ إذَا أَمْكَنَ أَنْ يَبْقَى الِاسْمُ مَعَ بَقَاءِ الْجُزْءِ الْبَاقِي.
وَمَعْلُومٌ أَنَّ اسْمَ “الْإِيمَانِ” مِنْ هَذَا الْبَابِ؛ فَإِنَّ النَّبِيَّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ قَالَ : { الْإِيمَانُ بِضْعٌ وَسَبْعُونَ شُعْبَةً أَعْلَاهَا قَوْلُ لَا إلَهَ إلَّا اللَّهُ وَأَدْنَاهَا إمَاطَةُ الْأَذَى عَنْ الطَّرِيقِ وَالْحَيَاءُ شُعْبَةٌ مِنْ الْإِيمَانِ } ثُمَّ مِنْ الْمَعْلُومِ أَنَّهُ إذَا زَالَتْ الْإِمَاطَةُ وَنَحْوُهَا لَمْ يَزَلْ اسْمُ الْإِيمَانِ. وَقَدْ ثَبَتَ عَنْهُ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ فِي الصَّحِيحَيْنِ أَنَّهُ قَالَ : { يَخْرُجُ مِنْ النَّارِ مَنْ كَانَ فِي قَلْبِهِ مِثْقَالُ حَبَّةٍ مِنْ إيمَانٍ } فَأَخْبَرَ أَنَّهُ يَتَبَعَّضُ وَيَبْقَى بَعْضُهُ وَأَنَّ ذَاكَ مِنْ الْإِيمَانِ فَعُلِمَ أَنَّ بَعْضَ الْإِيمَانِ يَزُولُ وَيَبْقَى بَعْضُهُ وَهَذَا يَنْقُضُ مآخذهمْ الْفَاسِدَةَ وَيُبَيِّنُ أَنَّ اسْمَ َ الإيمان مثل اسْمِ الْقُرْآنِ وَالصَّلَاةِ وَالْحَجِّ وَنَحْوِ ذَلِكَ.
المصدر: مجموع الفتاوى ٣١٥/٧